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Le phosphore dans nos assiettes
Après oxygène, le carbone, hydrogène, le calcium et l’azote le phosphore (ou phosphate) et le 6ème élément le plus abondant dans notre corps. Un homme de 70 kg a environ 700 grammes de Phosphore dans son organisme (soit 1% de son poids). 80 à 85% est contenu dans le squelette et le reste est contenu dans le sang et les tissus mous . Il est un composant important pour les phospholipides (constituants essentiels des membranes cellulaires), pour les nucléotides (un nucléotide est formé de l’assemblage d’un sucre, d’un groupement de molécule de phosphate et d’une base azotée) et des acides nucléotide (ADN et ARN). Autant dire que le phosphore est un élément important de la vie sur terre faisant de lui un composé indispensable pour la bonne santé des os en particulier et de la santé du corps en général.
Pendant très longtemps on pensait que le phosphore venez alimenter le cerveau et les neurones qui le compose, en favorisant les capacités de la mémoire, mais aucune preuve n’ont été trouvé à ce sujet. On sait juste que le phosphore joue un rôle dans le système nerveux et favorise la concentration intellectuelle car les personnes atteinte d’un manque de phosphore brutalement ont des signes de fatigue voir de dépression. Pendant longtemps les marchands vantaient les mérites de certaines potions magiques ou l’huile de fois de morue (Fig1). Bien que le phosphore est essentiel pour la minéralisation des os il joue aussi un rôle important pour d’autres fonctions vitales dans le corps (respiration, système nerveux, enzymes…) ; il contribue au métabolisme énergétique des cellules notamment grâce à la synthèses de l’ATP par phosphorylation de l’ADP. Il permet ainsi aux différents muscles de fonctionner par apport d’énergie sous forme de d’adénosine en fonction du type d’exercice demandé : activité intense ou endurante.
Comme pour les autres minéraux essentiels (magnésium, sodium, calcium…) ceux-ci sont nécessaires dans l’apport journalier par l’alimentation solide ou liquide, si un manque de l’un d’entre eux existe il peut y avoir des carences, entraînant des maladies plus ou moins graves et au contraire si un excès existe ils seront alors éliminés par les reins mais un apport trop important va aussi entraîner des maladies à long terme. Le sodium contenu dans le sel, par exemple, favorise l’hypertension artérielle . Bien que l’excès de Phosphore est très rare (sauf cas d’intoxication ou maladie des reins) le manque de celui-ci est régulé tout au long de la journée par le métabolisme grâce au stock contenu dans l’organisme (le squelette étant un bon réservoir). En fait le taux de phosphore est très variable durant la journée (cycle circadien du sommeil) il est très bas le matin, s’élève après rupture du jeun, redescend et fluctue après le repas du midi, de l’après-midi et du souper. Il augmente rapidement après les différents repas et grignotages et redescendre 3 à 4h plus tard. Pour être efficace il a besoin d’être au plus haut la nuit pour couvrir toute cette période d’inactivité (le corps continue de travailler pendant cette phase pour régénérer certaines cellules) mais il va redescendre au plus bas le matin au réveil pour recommencer un cycle complet de 24h. Il est donc toujours important de connaître le taux de phosphore le matin à jeun. Un niveau normal est compris entre 20 et 30mg par litre de sang. Il est aussi conseillé d’avoir un petit déjeuner riche et contenant du phosphore en quantité suffisante surtout si des activités physiques sont à prévoir.
Age | Apport journalier conseillé |
---|---|
1 à 3 ans | 360mg |
4 à 9 ans | 520mg |
10 à 14 ans | 830mg |
15 à 18 ans | 800mg |
Adultes | 750mg |
Pour une journée les besoins sont différents selon l’age, la taille des individus et le taux de phosphore moyen absorbé par l’organisme dans la journée (TRP). C’est à dire qu’une personne adulte et âgée atteinte d’hypophosphatémie modérée et ayant une grande taille n’aura pas les mêmes besoins qu’un enfant de 10 ans en pleine santé. Bien que des médicaments, ou des compléments alimentaires existent, la nourriture quotidienne apporte une quantité suffisante pour chacun car le phosphore est contenu dans la majorité des aliments (voir ici).
Par exemple :
Le chocolat en contient beaucoup plus que le café et le thé.
Toutes les graines, épices et céréales sont riches en phosphore (le riz un peu moins)
Parmi les féculents la pomme de terre est celle qui contient le moins de phosphore.
Les légumes et céréales contiendront toujours plus de phosphore que les fruits hormis les fruits secs qui en contiennent un peu plus mais qui sont consommés à moindre quantité.
Les fromages à patte dure contiendront toujours plus de phosphore que les fromage mous, yaourts ou produit à base d’oeufs comme les flancs.
Les poissons contiendront plus de phosphore que les viandes même si celles-ci peuvent en contenir beaucoup aussi notamment les viandes rouges .
Un repas équilibré pourrait contenir un produit laitier, une viande ou un poisson des céréales, des pattes ou des légumes. Le chocolat et les fruits secs ayant pour leur pars une quantité non négligeable pouvant satisfaire les besoins entre les repas. Pour les personnes atteintes de RVRH le phosphore absorbé en supplément sera toujours plus efficace quand il est pris sans du calcium, (le lait étant à éviter car il est riche des deux substances) car le métabolisme phospho-calcique agit comme une balance à savoir que si le phosphore augmente alors il va faire diminuer le calcium aussi-tôt et inversement.
Les étiquettes étant parfois avares d’informations il est parfois nécessaire de faire quelques recherches sur internet pour en connaître leur utilité ou leur dénomination (code).
Les quantités sont parfois mentionnés sur l’emballage du produit mais en règle générale les fabricants préfèrent garder cela pour eux. Seules des études réalisées par des organismes gouvernementaux de santé public ou des laboratoires indépendants des sociétés agro-alimentaires pourront faire connaître leurs utilité et leur impact sur la santé ou l’environnement, car comme pour l’élevage le phosphore suit un cycle allant de l’extraction, la production, la distribution, la consommation et le rejet par les eaux usagées pour un retraitement éventuel et un rejet dans la nature. La population mondiale étant en forte progression la demande de phosphore se fait toujours de plus en plus grande. Un pic de production devra être atteint en 2030 on peut comprendre que le phosphore de base sera de moins en moins présent dans nos assiettes. Car ils faut des milliers d’années pour qu’un gisement se reforme essentiellement basé sur les restes de poissons et de reptiles marins dans des zones riches en fossile de la préhistoire. (Le désert du Sahara étant l’un des endroit les plus abondant en minerais de phosphore ainsi que le nord des états-unis).
A la différence des autres minéraux le phosphore n’est pas présent dans les bouteilles d’eau. Mais il est souvent incorporé dans les boissons à bulles, sodas et autres boissons énergétiques. Il existe de plus en plus d’additif à base de phosphate, il est très difficile de mesurer en quantité le contenu de chacun dans un produit et encore moins de connaître leurs effets sur l’organisme à court ou à long terme.
En attendant en voici une liste que l’on peux retrouver aussi bien dans un biscuit, un sirop ou même dans un dentifrice.
E338 acide Phosphorique
E338 Disodium diphosphate
Trisodium diphosphate
Tetrasodium diphosphate
E450 Sels métalliques de diphosphates
Monosodium phosphate
Disodium phosphate
Trisodium phosphate
E339 Dipotassium diphosphate
Tetrapotassium diphosphate
Dicalcium diphosphate
Monocalcium diphosphate
Monopotassium phosphate
Dipotassium phosphate
Tripotassium phosphate
E340 Pentasodium triphosphate
Pentapotassium triphosphate
E451 acide triphosphorique
Monocalcium phosphate
Dicalcium phosphate
Tricalcium phosphate
E341 Sodium polyphosphate
Potassium polyphosphate
Sodium calcium polyphosphate
Calcium polyphosphate
E452 Polyphosphates
Monomagnesium phosphate
Dimagnesium phosphate
E343 Sodium aluminium phosphate,